Il y a quelques jours, j’ai été personnellement attaqué par le député Florian Bachelier , j’ai pu lui répondre dans le Journal Ouest France,
Je reviens sur la retraite des sénateurs et la réforme des retraites présentée par la Gouvernement.
Voici l’article ci-dessous :
Rennes. «Il distille un poison de fantasmes» : la réponse du sénateur PS aux attaques du député LREM
Ouest-France Yann-Armel HUET. Publié le 14/01/2020 à 17h48
Florian Bachelier, premier questeur de l’Assemblée nationale et député La République en marche (LREM) d’Ille-et-Vilaine attaque le socialiste rennais Jean-Louis Tourenne sur sa retraite de sénateur et lui conteste la légitimité de critiquer la réforme en cours. La réponse est cinglante.
Faute d’arguments, jetez le discrédit. Il en restera bien quelque chose… Réponse du berger à la bergère.
Florian Bachelier, premier questeur de l’Assemblée nationale et député La République en marche (LREM) de la 8e circonscription d’Ille-et-Vilaine, estime injustifié que les sénateurs bénéficient d’une retraite de 2 190 € par mois après 6 ans de mandat. Il vise notamment le sénateur socialiste rennais Jean-Louis Tourenne, opposé à la réforme des retraites.
Selon les calculs de Florian Bachelier, cet élu plafonne à 4 800 € par mois de droits à retraite en cumulant avec son ancien mandat de conseiller général. Quelle crédibilité peut avoir Jean-Louis Tourenne lorsqu’il s’oppose à la réforme de retraites ?
Des propos de Florian Bachelier qui s’ajoute à ceux prononcés lors des vœux du maire de Mordelles samedi 11 janvier. Le député en marche a alors affirmé que la ville de Rennes était identifiée comme une ville cible dans le trafic des êtres humains, des stupéfiants et sur la carte du terrorisme.
« Agressivité et contre-vérités »
Déployer autant d’agressivité et de contre-vérités en moins d’une semaine pourrait faire penser que l’horizon des municipales, comme celui de la réforme des retraites, se dessinent mal pour LREM, répond Jean-Louis Tourenne. Le député questeur distille sur la ville un poison de peur et de fantasmes quand Rennes et sa maire (la socialiste Nathalie Appéré, N.D.L.R.) ont été couronnées de dizaines de prix sur la qualité de vie, le dynamisme, les services publics.
Et de poursuivre : M. Bachelier me conteste toute légitimité pour parler des retraites parce que je suis sénateur. À l’instar du gouvernement, il n’aime pas le sénat : trop libre, trop indépendant du pouvoir, trop peu docile. Alors on a trouvé un os à ronger, utilisable en toutes circonstances : les retraites des sénateurs. Il n’aura échappé à personne, pourtant, que minoritaire comme ses amis sénateurs LREM, je n’en porte pas la responsabilité. Mais je peux préciser, sans ambiguïté, que je considère comme nécessaire de rejoindre le régime général. Au passage M. Bachelier me prête – en toute innocence sûrement – des ressources bien supérieures à la réalité. Ma retraite acquise par mes cotisations de conseiller général, président du conseil général d’Ille-et-Vilaine (de 2004 à 2015) et du service d’incendie et de secours (Sdis) a été établie par l’IRCANTEC (institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques). Qu’il se réjouisse, l’ayant prise très tard (2 015) je n’en profiterai pas trop longtemps.
« La retraite par capitalisation ne profitera qu’aux plus aisés »
Jean-Louis Tourenne maintient ses critiques sur la réforme des retraites : Elle va pénaliser l’ensemble des salariés. Les simulations du gouvernement sur des carrières linéaires présentent des niveaux de retraite, en apparence, équivalents à ceux d’aujourd’hui. Mais les jeunes – sauf ceux des catégories favorisées – commencent par des bas salaires. Ainsi, une secrétaire durant 17 ans, devenue développeuse Web, percevra une retraite de 1 600 € (au lieu des 2 500 € dans le système actuel). L’abandon des 25 meilleures années qui gomment les périodes difficiles aura des conséquences graves. Comment ne pas être révolté par le report à 64 ans du droit à pension de réversion ouvert jusqu’à présent à 55 ans ? Je ne peux me résoudre à l’idée que cette magnifique œuvre du Conseil National de la Résistance soit dévoyée pour favoriser la retraite par capitalisation qui ne profitera qu’aux plus aisés.
« Les millionnaires et multimillionnaires du gouvernement »
Pas question de se taire, donc, sur ce que je considère comme une injustice. Ou alors, ironise le sénateur socialiste, il devrait être interdit à certains millionnaires et multimillionnaires du gouvernement, au député questeur aux multiples avantages (chaque questeur reçoit en plus de son indemnité parlementaire mensuelle de 7 209,74 € bruts un complément de 5 003,57 € bruts et bénéficie d’un appartement de fonction dans l’hôtel de la Questure, N.D.L.R.), de s’exprimer sur le Smic, l’assurance chômage, le RSA, la désindexation des retraites… Curieuse conception de la démocratie… Quand, par manque d’arguments et de réponses on en arrive à tenter de discréditer le contradicteur – une méthode vieille comme le monde – l’intelligence collective est en péril.